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"Ca y était. Le grand jour était arrivé...Gwen allait enfin découvrir Camelot. Après avoir été bercée depuis qu'elle n'était rien de plus qu'un bébé par les histoires de son père sur le Roi Arthur, la petite fille ne pouvait t'être qu'impatiente d'arriver à destination. Ce qui expliquait sans doutes le fait qu'elle ne puisse s'empêcher d'aller à droite et à gauche en courant et sautant partout, rappelée avec gentillesse par sa grand-mère qui comprenait néanmoins son impatience, elle-même désireuse de revoir son propre fils. Attendrie, Hunith regarda sa petite fille courir après un papillon, toujours aussi étonnée de voir la frappante ressemblance existant entre cette dernière et son fils unique lorsque celui-ci avait le même âge: toujours à courir de partout, comme pour ne rien manquer du monde qui l'entourait. La même curiosité...et le même talent pour la magie. Car en effet, Gwen tendit la main vers le sol sous les yeux de sa grand-mère, faisant éclore de terre une magnifique rose rouge qu'elle vint lui offrir.

« -Merci ma toute belle... »

Tout particulièrement heureuse de faire plaisir à sa grand-mère, la petite Gwen resta par la suite à côté d'elle, contente de voir qu'à défaut d'aller très vite à pieds, elle pouvait néanmoins profiter du paysage. Elle qui n'avait presque jamais quitté son village, découvrir les vastes forêts encore vierges du passage de l'Homme était une chose particulièrement précieuse à ses yeux. Etre environnée de tant d'arbres lui donnait l'impression d'être dans un cocon tant elle se sentait en sécurité, bercée par le bruissement des feuilles dans les arbres et les senteurs variées que lui révélait les bois. De sorte que tellement absorbée par sa contemplation, elle fût presque surprise de voir la nuit sur le point de tomber lorsque sa grand-mère et elle s'arrêtèrent finalement dans une petite clairière pour dormir. Le cœur de la petite fille s'accéléra brusquement lorsqu'elle se rappela qu'ils ne leur restait donc qu'une demi-journée de marche pour arriver enfin à Camelot, et ce après deux jours passés depuis leur départ d'Ealdor. Et ce fût avec un sourire heureux que Gwen s'endormit, le cœur empli de joie à la pensée qu'elle retrouverait son père et son frère.

Et ce fût les doux rayons du soleil qui l'éveillèrent, auquels se rajoutèrent le chant des oiseaux qui sortaient eu aussi de leur sommeil réparateur. Sa grand-mère elle aussi bientôt réveillée, Gwen eu bien du mal à s'asseoir pour un déjeuner composé de quelques fruits et d'eau bien fraîche tirée du ruisseau non loin à cause de l'impatience toujours plus grandissante qu'elle éprouvait à se remettre en route. Comme elle était également impatiente de voir la tête de son frère lorsqu'il la verrait arriver au château: celui-ci allait être fort surpris et elle comptait bien à ce qu'il le soit. Son papa aussi d'ailleurs. Toute joyeuse, la petite fille recommença à courir ici et là jusqu'à pousser un grand cri de joie en voyant une bannière flotter au gré du vent par une trouée entre les arbres: Camelot. Elle y était enfin !Comme une enfant dans un magasin de bonbons, Gwen ouvrit de grands yeux fascinés lorqu'elle traversa le marché, main dans la main avec sa grand-mère: s'était comme être dans un magnifique rêve alors qu'elle était bel et bien réveillée. Mais son cœur manqua surgir de sa poitrine quand elle vit une silhouette ô combien familière marcher quelques mètres non loin d'elle. Aymeric !Gwen eu un sourire et...

« -Aymeric ! »

Accrochée à son frère, le sourire de la petite fille s'élargit: enfin elle était là où elle désirait plus que tout être au sein du royaume.

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"Apparemment, son père avait véritablement raison quand celui-ci lui affirmait, quoi qu'en souriant, qu'elle était parfois aussi maladroite. En effet, emportée par l'élan que lui offrait les ailes du bonheur de revoir son frère aîné, Gwen fit tomber en lui sautant dans les bras le panier de linge que portait celui-ci. De sorte que tout son contenu se retrouva bien proprement étalé par terre. Le plus étonnant étant qu'il s'agissait de vêtements de fille. Une fille ?Son grand frère était donc devenu le servant d'une fille ?Gwen pensait pourtant qu'un garçon n'était le servant que d'un noble et une fille d'une dame. Enfin, sans doutes était-ce le seul poste qu'avait trouvé son grand frère pour se rendre utile au sein du château même. Aussi la petite fille eu néanmoins la délicatesse de paraître contrite devant sa maladresse naturelle, non sans être heureuse quand son grand frère adoré l'appela par le surnom qui lui donnait à chaque fois avant de saluer leur grand-mère. Comment être la petite fille la plus heureuse du monde ?Être avec sa grand-mère adorée et son grand frère. Il ne manquait plus que son père pour que cette journée soit la plus parfaite qui soit. Mais Gwen accorda toute son attention à Aymeric lorsque celui-ci s'accroupit devant elle, l'air particulièrement sérieux.

« -Ne t'inquiètes pas grand frère, je suis suffisamment grande pour savoir que nous ne devons pas dire qui nous sommes vraiment à qui que ce soit. Granny et Papa doivent êtres les seuls au courant. »

Gwen était peut-être encore une enfant mais les histoires de son père lui avait inculqué le respect des grandes personnes. En plus de la faire rêver sur une époque malheureusement trop éloignée de la sienne. Combien de fois avait-elle rêver de nobles chevaliers au courage sans limites, demeurant courtois avec les douces dames de la cour et en leur témoignant tout le respect qu'il était possible d'accorder à une dame ?Néanmoins, rien n'amusait plus la petite fille que d'imaginer Aymeric forcé de dire "vous" à une fille à peine plus âgée. Bien sûr, il n'était pas du genre à détester les filles mais l'image n'en demeurait pas moins très amusant pour sa petite "crevette" tant adorée.

« -Elle est si méchante que ça ta patronne ? »

Noble ou pas noble, la petite fille n'aimait pas que l'on se croit supérieur à un membre de sa famille. Ce qui incluait le vieux voisin ronchon du 21ème siècle qui critiquait Papa sur l'éducation qu'il octroyait à ses enfants "mal élevés" qui criaient soit-disant sans arrêt ou la jeune noble "pas commode" auprès de laquelle son grand frère était au service. Mais apparemment, elle n'allait pas pouvoir exprimer son mécontentement sur ces choses-là. La vie n'était décidément pas très drôle. Néanmoins, Gwen n'en demeurait pas moins impatiente de voir certaines personnes. Le roi Arthur étant bien entendu du nombre, surtout après avoir entendu maintes histoires toutes plus passionnantes les unes que les autres sur son compte. D'autres, bien plus reluisantes et ayant tourné au désavantage du "crétin royal" comme appréciait de l'appeler son papa, demeuraient également parmi ses histoires préférées. Mais si Gwen avait hâte de rencontrer le roi (même de le voir de loin), elle avait aussi hâte de voir son homonyme: Guenièvre Pendragon, également appelée Gwen. Et ce tout comme elle, de sorte qu'il était évident que si la petite fille se nommait ainsi, c'était en son honneur.

« -Il est où Papa d'ailleurs ? »